Les rapports entre philosophie et médecine au Moyen Âge constituent une thématique de recherche émergente, tant chez les historiens des sciences que chez les historiens de la philosophie. Pourtant, force est de constater qu’au sein de ce nouvel objet d’étude, le XVe siècle reste largement une terra ignota. Les rares études existantes se concentrent généralement sur l’université de Padoue. Le but de ce projet est de contester cette vision du XVe siècle, en montrant 1) qu’il existe à cette époque une très importante littérature philosophico-médicale, notamment en Italie, qui ne se limite pas à la fameuse « école de Padoue » ; 2) que ces textes, largement inédits, n’ont jamais été répertoriés ni catalogués de manière exhaustive ; 3) que les acteurs de cette pensée à la frontière entre médecine et philosophie viennent remettre en cause les catégories historiographiques traditionnelles, comme la distinction entre scolastique et humanisme, ou entre Moyen Âge et Renaissance ; 4) que du point de vue de l’histoire des sciences, les réflexions critiques vis-à-vis des autorités (de l’Église, mais aussi de la philosophie) se trouvent dans toute l’Italie du Nord, à Bologne, Pérouse, Ferrare, Florence et surtout Pavie, lieu sur lequel nous voudrions tout particulièrement travailler dans le cadre de ce projet. A terme, le projet devrait porter sur toute l’Europe, mais dans les deux ans de ce projet, nous nous concentrerons sur le cas italien, déjà extrêmement riche et central pour comprendre l’évolution de ces questions en Europe.
Responsable :
Aurélien Robert